Les non-Canadiens devront attendre pour investir dans l’immobilier au Canada

À compter du 1er janvier 2023, le Canada a mis en place une interdiction de deux ans pour l’achat de propriétés résidentielles par des non-Canadiens. Cette décision a été prise en réponse à la crise du logement qui a éclaté pendant la pandémie, les prix à la vente et à la location ayant considérablement augmenté en raison de la baisse des taux d’emprunt.

Image: Le Savoir

Le gouvernement canadien, dirigé par le Premier ministre Justin Trudeau, a estimé que la désirabilité des maisons canadiennes attirait de riches sociétés et des investisseurs étrangers, et que ces maisons devaient être destinées aux gens, et non aux investisseurs.

Voici ce que le Premier ministre Justin Trudeau à Twitter a ce sujet, en septembre 2021.

L’interdiction a suscité des réactions mitigées de la part des citoyens et des professionnels de l’immobilier. Certains, comme Jacky Chan, fondateur et PDG de BakerWest Real Estate, basé à Vancouver, pensent que le sentiment qui sous-tend l’interdiction est erroné. Selon Chan, la plupart des étrangers qui achètent des biens immobiliers au Canada ne sont pas des spéculateurs, mais plutôt des immigrants qui achètent des maisons pour y vivre.

De plus, il souligne que les gouvernements régionaux ont déjà commencé à s’attaquer à la montée en flèche des prix de l’immobilier en appliquant des taxes aux acheteurs étrangers.

Malgré ces efforts, les investissements étrangers dans l’immobilier sont restés élevés, les données du ministère des Finances de la Colombie-Britannique montrant que les acheteurs étrangers représentaient 9 % des ventes résidentielles en juin 2016.

Cependant, en juin 2022, ce chiffre était tombé à environ 1 %. Malgré cette baisse des investissements étrangers, le gouvernement canadien a décidé de mettre en place l’interdiction des acheteurs étrangers.

Cette décision a également suscité des critiques de la part des professionnels de l’immobilier, qui ont souligné que l’interdiction risque d’avoir un impact négatif sur l’économie canadienne.

Selon Julie Côté, directrice principale de la pratique de la fiscalité immobilière pour les non-résidents au sein du cabinet d’experts-comptables FL Fuller Landau,

« L’interdiction aura un effet d’entraînement sur l’économie, affectant non seulement le marché immobilier mais aussi les industries connexes telles que la construction et l’ameublement. »

Julie Côté, directrice principale chez FL Fuller Landau

Toutefois, les partisans de l’interdiction soutiennent qu’elle est nécessaire pour résoudre la crise du logement et rendre les maisons plus abordables pour les Canadiens.

La Société canadienne d’hypothèques et de logement a indiqué qu’il faudrait construire 3,5 millions de logements supplémentaires d’ici 2030 pour que tous les Canadiens puissent se les offrir. Le gouvernement fait valoir que l’interdiction contribuera à freiner l’augmentation rapide des prix des maisons et à faciliter l’accès des Canadiens à la propriété.

En outre, le gouvernement a également mis en œuvre d’autres mesures pour faire face à la crise du logement. Le Parti libéral du Canada a annoncé son intention d’investir dans la construction de logements plus abordables et d’augmenter le financement des programmes de logement destinés aux familles et aux personnes âgées à faible revenu. Le gouvernement a également annoncé l’introduction d’un programme d’incitation à l’achat d’une première maison qui fournira une aide financière aux acheteurs d’une première maison.

Un autre argument en faveur de l’interdiction est qu’elle vise à empêcher les acheteurs étrangers de faire grimper les prix sur le marché du logement. Dans des villes comme Vancouver et Toronto, l’afflux d’acheteurs étrangers a été accusé d’être à l’origine de l’augmentation rapide des prix des logements, ce qui rend difficile l’accès à la propriété pour les habitants. L’interdiction vise à résoudre ce problème en limitant le nombre d’acheteurs étrangers sur le marché et en facilitant l’achat d’une maison par les Canadiens.

Bien que l’interdiction puisse être une solution temporaire, il reste à voir quels effets à long terme elle aura sur l’économie canadienne et le marché du logement. Toutefois, le gouvernement canadien reste déterminé à s’attaquer à la crise du logement et à rendre les maisons plus abordables pour les Canadiens. L’interdiction, ainsi que d’autres mesures, visent à atteindre cet objectif.

En conclusion, le Canada a mis en place une interdiction de deux ans sur l’achat de propriétés résidentielles par des non-Canadiens à partir du 1er janvier 2023, dans le but de résoudre la crise du logement, où la désirabilité des maisons canadiennes attirait les profiteurs, les riches sociétés et les investisseurs étrangers, et de rendre les maisons plus abordables pour les Canadiens. Cette décision a suscité des réactions mitigées, certains estimant que l’interdiction est malavisée et qu’elle aura des répercussions négatives sur l’économie, tandis que d’autres soutiennent les efforts du gouvernement pour lutter contre la crise du logement.

Il est important de noter que l’interdiction n’est pas une solution permanente et qu’il reste à voir quels seront les effets à long terme. Cependant, il est clair que le gouvernement canadien prend des mesures pour s’attaquer à la crise du logement et rendre les maisons plus abordables pour les Canadiens.

L’interdiction, ainsi que d’autres mesures telles que l’investissement dans le logement abordable, l’augmentation du financement des programmes de logement pour les familles à faible revenu et les personnes âgées, et l’introduction d’un incitatif pour l’achat d’une première maison, visent à atteindre cet objectif. Il sera crucial de suivre l’évolution de ces efforts et d’évaluer leur efficacité à résoudre la crise du logement au Canada.